Freitag, 21. April 2017

Mund zu Mund Word of Mouth Collages by Swiss artist Silvia Baechli in dialogue with the poems of Florian Seidel. English translation Veith von Fürstenberg

BLIND OF BLINDNESS

Never did you blush, letting your sight
wander awide. But rather had you tasted

my eyeballs, made me blind
and wiped your lids after such a visual feast.


KNIFE IN A BIRD'S CAGE

His precious gifts were asleep in the dark chamber
where I was locked as a seed. As a seed,

dampened by the gifts bestowing growth.
She nestled breathing softly towards my pulse and wished

to be thought alive. People say she can heal all wounds.
But it was my heart, that made a choice.

Peacocks boasted in the garden. A knife flashed,
and my guests were puppets. This was an advantage.

Lovers meant it well. Their wounds are frightful,
I know of each, which town is theirs.

Donnerstag, 23. März 2017

poèmes de Florian Seidel en Français traduit par Françoise Toraille

Bouche à bouche 

De leurs langues pointues des histoires dans mon nom distillèrent 
tantôt le miel, tantôt le vif argent,

pour qu’il devienne chaud, coulant comme l’eau vive.
Un jour tu le liras, le cueillant sur mes lèvres,

l’empliras de ton sang, prononcé sans demande
il franchira tes lèvres sur ta langue bifide,

où  prières des poisons, prières des épines près de celles
des enfants reposent, avant que d’autres bouches ne leur donnent des jambes.



Vers les etoiles  à travers l’âpreté

Quand première et deuxième personne lui firent défaut il découvrit
un triangle où doucement il étendit la clé endormie.

Tu plongeas tendrement ton doigt dans ma blessure comme
si par cent petites feuilles avides et soyeuses il pouvait capturer

l’éphémère parfum né de tant de douceur. Tu crus longtemps
abriter des juges sévères. Tes sept sens te trahirent


à ta peur, à ton deuil. T’accusèrent.
Mais chacune de mes paroles expiait pour toi. Et je vis

ton amour qui avait tout entendu. Ton amour
qui t’infligeait le jeûne, je le vis peu à peu qui retrouvait sa voix.

Je le reconnus voyageur, quand de douces collines 
assoiffées se penchèrent vers le miroir du lac pour s’y désaltérer.

Je te vis réveiller cette clé endormie.
Et je la vis sortir en un battement d’ailes de l’œil tout voyant du témoin.

Parce que nous étions proches au point de nous toucher
et l’un à l’autre destinés à la première, à la deuxième personne.



Un gant perdu commme une main perdue

Entre pétale et cuir, peau et cacao, 
insaisissable tel l’animal secret.

Plein de curiosité, comme s’il t’était permis
de te prendre pour un projet très prometteur.

Ainsi tu quittes la zone hospitalière
De la tristesse, et portes un nouveau nom.


Installation View Mund zu Mund Barbara Gross Galerie Florian Seidel Gedichte Silvia Bächli Collagen